lundi 20 juin 2016

Le Père Rosica sur l'évangélisation

Le Père Rosica sur l’évangélisationRésultats de recherche d'images pour « Père Rosica a Cebu »
Le Père Thomas Rosica, csb, à Cebu, aux Philippines

Vous connaissez probablement le Père Thomas Rosica, csb (Congrégation de saint Basile). Le Père Rosica est un grand évangélisateur pour notre temps. Nous sommes bien chanceux de l’avoir comme instrument de Dieu au Canada. Il a fondé la chaîne de télévision Sel et Lumière (Salt and Light) que l’on peut se procurer à un prix modique sur le câble. Le Père Rosica était à Montréal la semaine dernière avec toute son équipe de télévision, pour diffuser en direct l’ordination d’un de nos vicaires épiscopaux, Mgr Alain Faubert.   

En janvier dernier, le Père Rosica a donné un enseignement à Cebu aux Philippines, à l’occasion du Congrès Eucharistique international. Je reproduis ci-dessous, quelques passages de cet enseignement. En le lisant, il m’a permis de voir comment l’Esprit Saint gouverne notre paroisse. Il a d’abord inspiré à Mme Christiane Gagnon d’instaurer L’Aventure de l’Évangile chez nous. L’Aventure de l’Évangile est une des façons récentes d’évangéliser. Elle consiste en de petits groupes de personnes qui se réunissent à chaque mois pour découvrir à quel point la Parole de Dieu éclaire leurs vies. Après trois ans sur le chemin tracé par cette « Aventure », l’Esprit Saint implantait les Cellules Paroissiales d’Évangélisation (CPÉ) en notre paroisse. Le Père Rosica montre clairement qu’il ne peut y avoir de réelle évangélisation, sans que nous nous plongions dans les Saintes Écritures.

Voici les premiers paragraphes de l’enseignement du Père Rosica:

« Éminences,
Excellences,
Chers frères et sœurs dans le Christ,

Merci beaucoup pour ce privilège que vous me faites de pouvoir m’adresser à vous lors de ce Symposium théologique du 51e Congrès Eucharistique International à Cebu aux Philippines. Vous m’avez invité à réfléchir sur le thème de « L’évangélisation dans le monde séculier ». C’est un sujet qui me tient à cœur et qui est au centre de mon ministère des 30 dernières années. Parce que je suis un étudiant, un enseignant et un amoureux des Saintes Écritures, j’aimerais vous présenter ce sujet à travers la perspective du Nouveau Testament. Perspective qui m’a procuré la vision, l’énergie, le dynamisme et l’imagerie nécessaire à mon ministère durant toutes ces années.

Pourquoi l’évangélisation est-elle un défi aujourd’hui? Pourquoi rencontrons-nous une si grande ignorance et de l’indifférence face au message de Jésus-Christ? Pourquoi Dieu est-Il marginalisé dans tant de nos sociétés et de nos cultures respectives? Nous nous demandons parfois comment se fait-il que nos histoires ou notre ministère ne suscitent pas plus de réactions? Pourquoi les jeunes sont-ils si peu intéressés par ce que nous sommes et ce que nous faisons? Ne vous êtes-vous jamais arrêtés à penser que peut-être une partie du problème est que nous ne racontons pas notre histoire de la bonne manière ou encore que nous ne la racontons pas, tout simplement? Voyons-nous nos vies comme la toile de fond de l’histoire du salut et de l’histoire biblique? Comment pouvons-nous redécouvrir le trésor et le dynamisme de la Parole de Dieu? Comment pouvons-nous annoncer la Parole de Dieu avec autorité, aujourd’hui? Si le pouvoir de Sa Parole dans l’Écriture Sainte doit être vécu dans la vie et la mission de l’Église, nous devons être vigilants et nous assurer qu’elle ait une place de choix dans nos vies.

Je crois qu’une grande partie des difficultés dont nous faisons l’expérience dans nos efforts pour évangéliser est due à l’ignorance des Écritures. J’aimerais citer Saint Jérôme, père et docteur de l’Église qui affirmait que « L’ignorance de l’Écriture est l’ignorance du Christ ». Cette ignorance, ou analphabétisme biblique, est directement reliée à nos efforts pour évangéliser la culture autour de nous. Comment pouvons-nous faire en sorte que l’Écriture redevienne, une fois de plus, le cœur de nos efforts pour évangéliser notre monde d’aujourd’hui? Comment le cœur de gens peut-il être enflammé par le Seigneur Ressuscité qui supplie toute personne d’ouvrir les textes contenant ses paroles afin qu’ils soient plus profondément touchés par elles?

À chaque fois que j’ai parlé d’évangélisation, j’ai senti plusieurs craintes chez beaucoup de catholiques. Des peurs qui peuvent faire obstacle à la transformation missionnaire de l’Église. Premièrement, voulant être « polis » et puis motivés par une fausse conception de l’œcuménisme et du dialogue inter religieux, certaines personnes refusent de proposer le Christ sous prétexte qu’ils imposeraient leur religion ou qu’une telle chose les mettrait sur une sorte de piédestal.

Deuxièmement, beaucoup de catholiques ont peur du mot même « d’évangélisation » parce qu’ils ont peur d’avoir à répondre à des questions auxquelles ils ne sont pas préparés. Surmonter cet obstacle signifie que nous devons en apprendre davantage sur le Christ, la Bible, les enseignements de l’Église, l’histoire ainsi que notre riche tradition.

Le troisième obstacle est la crise de l’analphabétisme biblique. En effet, évangéliser signifie répandre la Bonne Nouvelle de Jésus Christ telle qu’on la trouve dans le Nouveau Testament. Comment pouvons-nous annoncer cette Bonne Nouvelle si nos interlocuteurs ne connaissent ni notre vocabulaire, ni notre langage ni les images de cette même Bonne Nouvelle?

Ce point a fait l’objet de nombreuses interventions en 2008 au Vatican lors du Synode des évêques sur la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église. Ayant servi comme attaché de presse de langue anglaise lors de ce synode, je fus un témoin oculaire de cet événement ecclésial. Personne n’a mieux mis le doigt sur le problème que feu l’archevêque de Chicago le cardinal Francis George (o.m.i.). En effet, dans sa brève présentation, le Cardinal George a affirmé : « Derrière cette perte d’imagerie biblique se trouve une perte du sens et de l’image de Dieu comme Acteur de l’histoire humaine […] Dans l’Écriture, Dieu est à la fois l’Auteur et l’Acteur principal. Dans l’Écriture, nous rencontrons le Dieu vivant, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ […] Notre peuple, pour la plupart, ne vit et ne réfléchit plus selon les catégories bibliques de l’Esprit, des anges et des démons, de la recherche de la Volonté de Dieu et de ses intentions dans un monde dirigé, en définitive, par sa Providence. […] L’Écriture est classée dans les genres littéraires de la fantaisie et de la fiction et le monde de la Bible devient un embarras pour plusieurs ». (1)


 (1) Le terrain c'est le monde: Évangéliser dans le monde séculier

seletlumieretv.org › Accueil › Analyse

 

 


 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire