mercredi 25 novembre 2015

Pier Giorgio, chant: "TOUJOURS PLUS HAUT"

Pier Giorgio, chant: « TOUJOURS PLUS HAUT »
 
La photo ci-dessus est assez exceptionnelle: on y voit Pier Giorgio escaladant une montagne, les yeux tournés vers le ciel. Les mots écrits de sa main, ont été mis sur la photo un mois, presque jour pour jour, avant sa mort. Les mots " Verso l'alto " veulent dire: " Vers le haut ". 

Chers amis, je désire aujourd’hui vous partager une expérience extraordinaire dont j’ai été le témoin et l’acteur. J’ai écrit un blogue sur le Bienheureux Pier Giorgio Frassati, le 4 juillet dernier, jour de la mort du jeune Bienheureux, décédé le 4 juillet 1925 (1). Depuis ce jour, des événements que je considère comme étant vraiment extraordinaires, se sont produits. Une dame de Trois-Rivières, nommée Annie Gilbert, me téléphone après être tombée un peu par hasard sur le blogue que j’avais écrit à propos du jeune italien béatifié par Jean-Paul II. Cette dame est une véritable passionnée de Pier Giorgio. Elle vient me rencontrer à Montréal, le dimanche 13 septembre dernier. Nous dînons ensemble et Annie réussit à me faire aimer davantage le jeune italien. Une personne passionnée trouve facilement et instinctivement le moyen de communiquer aux autres sa passion.  

Durant le repas, Annie me partage le fait qu’elle aimerait tellement avoir un chant en français sur Pier Giorgio. Ce désir s’est immédiatement inscrit dans mon cœur. Le jour même, j’envoyais un courriel à monsieur Richard Vidal, auteur-compositeur-interprète québécois, que je connaissais un peu puisque je l’avais invité à donner un récital en ma paroisse, le 30 mai dernier. Dans mon courriel, je suggérais à Richard de composer un chant en l’honneur de Pier Giorgio. Deux jours plus tard, le 15 septembre, je téléphone à Richard pour lui préciser ma pensée et mon souhait. Richard Vidal me dit sur le champ qu’il ne connaît pas du tout ce jeune Bienheureux. Enflammé comme je l’étais, suite à ma rencontre avec Annie, je partage à Richard quelques éléments que je trouve magnifiques dans la vie de Pier Giorgio. Richard me dit qu’il accepte de voir ce qui va se passer en lui dans les semaines à venir; il accepte de laisser à l’Esprit Saint l’occasion de lui manifester si ce chant doit ou non voir le jour. Si quelque chose monte en lui, tant mieux, sinon on laissera tomber. Je m’arrange alors pour que Richard et Annie puissent entrer en contact. Le 16 septembre, Annie téléphone à Richard pour fixer une date de rencontre et pour l’assurer qu’elle lui fournira toute la documentation dont il aura besoin pour composer le chant. Le 22 septembre, Annie se rend à Québec et rencontre Richard dans son studio. Une fois que l’on sait ce qui s’est passé par la suite, on comprend aisément qu’Annie a réussi à semer l’amour et l’estime de Pier Giorgio dans le cœur de Richard, lors de leur première rencontre. Annie reçoit ce jour-là une réponse de la part de Richard, semblable à celle que j’avais reçue: « on verra ce qui se passera; on verra dans quelle direction souffle l’Esprit ».  

Le 13 octobre, Richard Vidal envoie un courriel à Annie pour lui dire que la composition des paroles du chant avance bien, qu’il est en ce moment au Michigan et qu’à son retour à Québec, il verrait à faire les arrangements musicaux.

Le 15 novembre, Richard nous invite, Annie et moi, au « lancement » du chant, chez lui, à Charlesbourg. Le premier jour disponible pour moi, était le 22 novembre, le jour de la solennité du Christ Roi de l’univers. Il y a trois jours, Annie et moi, nous nous sommes rendus chez Richard pour vivre un moment de joie intense. J’étais déjà très joyeux ce jour-là, car la solennité du Christ Roi de l’univers, est une de mes fêtes préférées, dans l’année liturgique. Sur la route qui conduit à Québec, Annie et moi étions fébriles car nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. Pour ma part, je m’attendais à entendre quelque chose de très beau car les quelques mots qu’avait employés Richard pour parler de son chant, me laissaient clairement deviner que l’œuvre était belle; très belle.

Arrivés chez Richard et Donna, son épouse, après les salutations d’usage, Richard nous fait descendre au sous-sol, dans son studio, pour écouter le chant. Richard nous dit que nous allions l’écouter deux fois de suite, pour avoir une meilleure idée. Dès les premières mesures du chant, mon cœur est touché et remué profondément; et dès les premières paroles du chant, je me mets à pleurer. Ces pleurs, que j’ai essayé tant bien que mal à contenir et à réprimer, ne cessaient de mouiller mes yeux et mes joues. Richard était là devant moi, les yeux fermés. Annie, assise un peu derrière moi, était tout aussi émue que moi, je le sentais. Quand Richard a ouvert les yeux après les deux auditions, il avait devant lui deux amis et admirateurs en pleurs. Donna, l’épouse de Richard, avait décidé de ne pas se joindre à nous pour le « lancement du chant ». J’ai trouvé cela très délicat et très respectueux de sa part. Nous avons écouté à nouveau le chant une ou deux fois, nous avons partagé nos impressions et trente minutes plus tard, nous montions à l’étage pour partager un excellent repas. Une fois arrivé en haut, je me suis placé devant Donna et je lui ai demandé si j’avais les yeux rouges. Elle m’a dit que oui. Je connaissais évidemment la réponse avant de lui poser la question. J’ai eu les yeux rouges pendant environ une heure, après l’audition du chant. Quelques heures après avoir entendu le chant, Annie me confiait ceci:

« Ma joie était si intense qu'elle prenait plus d'espace que mon coeur pouvait en loger. Je vivais une sensation de plénitude difficile à décrire.  Je crois que mon coeur aurait éclaté s'il y avait eu un 4e couplet! Cette joie, c'était de réaliser combien Richard avait saisi de l'intérieur la spiritualité de Pier Giorgio qui m'est si cher et que cet artiste avait su harmoniser sa vie de manière profonde, vivante, touchante et grandiose! »

À ce moment-ci, je sais que l’unique chose que vous désirez, c’est entendre le chant. Pour cela, veuillez cliquer sur le lien suivant:  
Chant: Toujours plus haut – Vers le haut avec Pier Giorgio!
piergiorgio.ca/chant-toujours-plus-haut-2

Pier Giorgio est un modèle extraordinaire à présenter à la jeunesse. C’est un jeune homme bien dans sa peau, toujours joyeux, amant des pauvres, affamé du Christ, spécialement dans l’Eucharistie et dévot de la Vierge Marie. Quand je pense à lui, je pense instinctivement au pape François. Les derniers papes ont tous aimé Pier Giorgio et l’on présenté comme un modèle pour la jeunesse d’aujourd’hui. Ce jeune Bienheureux est en quelque sorte devenu au fil des ans, le patron des JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse). Il est mort en 1925. Il a été exhumé en 1981 et trouvé intact. Son corps a été transporté en 2008 à Sidney en Australie, pour les JMJ et il sera en Pologne pour les prochaines JMJ.

M. Richard Vidal a mis par écrit les inspirations qui l’ont conduit à écrire tels ou tels mots, ou telles ou telles phrases. Voici les paroles du chant, suivies des commentaires de Richard:

Toujours plus haut
– Chant sur le Bienheureux Pier Giorgio Frassati. –


1. Avec lui, les pauvres ont touché la main de Dieu,
Avec lui, bien d'autres ont goûté le Pain des cieux.
Il était un saint, jeune au cœur de feu,
Homme de prière, homme de lumière, un vrai fou de Dieu.

REFRAIN

Toujours plus haut, vers la montagne éternelle,
Toujours plus haut, les yeux levés vers le ciel.
Il a vêtu d'amour, des gens dans le besoin.
Il a laissé sa joie, tomber sur les chemins.


2. Ange de tendresse, il prenait son énergie
Dans le Pain céleste savouré chaque aujourd'hui.
Il partait donner, en tournée d'amour,
Un peu de bonté et de charité, sans aucun détour.

Si Pier Giorgio était près de nous, il nous dirait :

3. Vis comme un apôtre, dans le don et dans la joie,
Vis pour tous les autres et secoue un peu ta foi.
Prie le jour, la nuit dans la solitude
Et pour les petits, les plus démunis, sois Béatitude.


Richard Vidal
Octobre 2015

Quelques mots d’explication sur le chant:

1. La foi de Pier Giorgio.
Dans le chant, le mot foi n’apparaît pas. Cependant  sa vie de foi se retrouve dans l’expression : «Avec lui bien d’autres… ». Malgré le fait que, dans son entourage, on se moquait de la religion, Pier Giorgio n’avait pas peur non seulement de dire sa foi mais d’en entrainer d’autres dans son sillage. Plusieurs ont découvert le Pain des cieux et le dialogue avec Dieu, à cause de lui, l’homme de prière.

2. Un saint.
Pourquoi écrire : « Il était un saint » alors qu’il n’est pas encore canonisé ?  Quand
quelqu’un est nommé patron des JMJ, quand on ouvre sa tombe et que son corps est conservé et qu’il répand un doux parfum, et quand on va même apporter sa châsse à Cracovie en juillet 2016 pour les JMJ, on peut dire que PGF est un saint.  Alors qu’il était en train de mourir, la femme de chambre Ester Pignata écrivit sur le calendrier de la cuisine : «Sept heure – malheur irréparable. Pauvre saint Pier Giorgio. C’était un saint et Dieu l’a voulu à ses côtés. » Un pauvre qui lui demandait son nom, il a répondu : « Je suis Saint-Vincent de Paul. » Certes il le disait, avec un grand sens de l’humour,  pour éviter qu’on devine qu’il est le fils d’un riche Sénateur et fondateur du journal local,; il était vraiment au autre Vincent de Paul. Espérons qu’un jour, il sera canonisé.

3. Un fou de Dieu.
Une autre expression mise dans le premier couplet peut paraitre forte et même un peu radicale : « Un vrai fou de Dieu. » C’est ce qu’il était dans son cœur : un amant de Dieu. Son entourage et surtout ses parents ne le comprenaient pas et l’estimaient «un peu fou »;  ils étaient très déçus de ses choix. Certes PG aurait pu vivre une vie exceptionnelle dans les hautes sphères de la société bourgeoise; il aurait pu succéder à son père à la tête du Journal La Stampa.  Il a tout laissé : vie mondaine, soirées dansantes avec de grandes et belles dames, souper d’honneur avec des dignitaires d’Italie et d’Allemagne, automobile de luxe, la vie de château quoi ! Il a tout laissé… pour Dieu. C’est fou ? Plusieurs de ses amis le croyaient.

4. Sa devise. 
«Toujours plus haut» fait allusion aux mots « Verso alto »  écrits sur une photo. Pour lui, il fallait toujours se dépasser, aller plus loin. Son amour pour la montagne et ses passages difficiles était pour lui l’image de la vie où il faut aller plus loin, plus haut. Il disait : « J’ai besoin de montagne. » « Les yeux levés vers le ciel. » C’était là où il regardait, vers la vraie lumière pour être lui-même homme de lumière pour les autres.  Jamais il ne pensait à sa personne parce qu’il voyait Dieu partout.

5. Son amour de l’eucharistie.
 Dieu avait la première place dans sa vie. Il allait à la messe chaque matin, d’où l’expression dans le premier couplet : « Il prenant son énergie dans le Pain céleste savouré chaque aujourd’hui.» Il demandait au jardinier de le réveiller le matin pour aller à l’église. Il a écrit cette phrase merveilleuse : «Jésus me rend visite chaque jour par la communion, et moi, je le lui rends bien modestement en visitant les pauvres. »  Cette idée se reflète dans les mots : « Il partait donner, en tournée d’amour, un peu de bonté et de charité.» Dieu était son
« énergie

6. Ses pauvres.
Il les a « vêtu d’amour » il les aimait sans condition. Il notait même leurs noms dans un carnet pour ne pas les oublier. Il ne les choisissait pas; c’est ce que j’ai voulu dire dans l’expression : « sans aucun détour ».  Même quelqu’un lui dit un jour, alors qu’il trouvait insupportable l’odeur des pauvres dont s’occupait PG : «Comment fais-tu pour rester ici ? » Il lui a répondu : « N’oublie jamais que même dans un taudis sordide, c’est le Christ que tu viens trouver. » Il allait voir la détresse là où elle se trouvait sans rien choisir sauf le fait de la changer en espoir. C’est tellement vrai d’écrire : « Avec lui les pauvres ont touché la main de Dieu. »

 7. Sa joie.
Quand il arrivait à quelque part, on le savait. PG répandait la joie là où il passait d’où les mots du refrain : « Il a laissé sa joie tomber sur les chemins. » On aurait dit que sa joie était matérielle, qu’on pouvait la toucher tellement elle était palpable. C’est comme laisser un panier de fruits sur la table du démuni. Pour lui, jouer des tours, fonder La société des types louches, prendre une bière entre amis et avoir des fous rires, c’était la vie. Il disait :
« Un chrétien doit toujours être joyeux. »

8. Un ange de tendresse
C’est ainsi que commence le second couplet. De la tendresse, il en avait beaucoup pour les autres. Cette tendresse se transformait en action sociale pour ses pauvres. Autant il était affable et doux, autant il devenait ardent défenseur de la justice pour les délaissés du système politique. Il rugissait comme un lion passionné. Il a même fait une nuit en prison parce que trop bruyant dans une manifestation où il portait un drapeau défendu. Si sa fougue était  intense pour les injustices faites aux autres, elle disparaissait quand l’injustice lui était faite personnellement. Il ne disait rien quand son père le traitait d’incompétent.
Il s’excusait quand ses parents, rigides et intolérants face à la ponctualité lui faisaient des reproches sur ses retards aux repas ne sachant pas qu’il arrivait de nourrir des pauvres. Une des dernières scènes de sa vie est dramatiquement irréelle. Sa grand-mère venait de mourir et lui ne pouvait assister aux funérailles à cause du mal terrible qui le torturait de douleur;  il ne pouvait plus marcher. Même si sa sœur Luciana en avait parlé à sa mère, cette dernière n’y a pas porté attention. Plus encore, elle dit à PG cette phrase terrible : « Ce n’est pas possible, chaque fois qu’on a besoin de toi, tu n’es jamais là ». Il n’a rien répondu, garda le silence en supportant comme toujours la nervosité de sa mère. Il est mort trois jours plus tard. Quel « ange de tendresse » et de bonté ! L’image même du Christ qui lui aussi a gardé le silence devant Pilate.

 9. Le message de Pier Giorgio
Dans le couplet 3, j’ai pensé l’écrire comme si PG nous parlait. Je suis certain aussi qu’il nous aurait un peu «brassé » avec sourire sans doute, d’où l’expression « et secoue un peu ta foi. » Après l’avoir écrite, j’étais moi-même surpris de ces mots que je trouvais tellement d’actualité.  Il est vrai que parfois il faut se secouer un peu pour aller plus haut. Le message est clair : dépasse-toi et ne pense pas seulement à ta petite personne. Pier Giorgio dérangeait il y a 100 ans; il dérange encore aujourd’hui.

10. L’homme des 8 Béatitudes.
C’est Jean-Paul II qui lui a donné ce titre. PG vivait à plein régime les 8 béatitudes. C’est ce que j’ai voulu remémorer dans le chant par l’expression «sois Béatitude ». En d’autres mots, c’est à nous d’être, comme disent les Béatitudes, des amants de la justice, de la pauvreté, de la miséricorde, de la pureté et de la paix.

Merci à toi, Pier Giorgio Frassati, le Bienheureux.
Je t’ai écris un chant et je te l’ai donné.
Toi, tu m’as vêtu d’amour et tu as laissé ta joie tomber dans mon cœur.

Richard Vidal


Commentaire sur le no. 8, intitulé: « Un ange de tendresse »

Voici comment, pour ma part, je comprends ce paragraphe écrit par Richard Vidal: un ange, selon la conception que j’ai de ce pur esprit, ne pense jamais à lui. L’ange est soit entièrement tourné vers Dieu, pour le louer et l’adorer, soit entièrement tourné vers l’être humain auquel Dieu lui demande de porter secours. Voilà pourquoi, selon moi, M. Richard Vidal qualifie Pier Giorgio d’ange. Car Pier Giorgio pense toujours à défendre les plus faibles, avec courage et détermination. Mais quand il s’agit de se défendre lui-même d’attaques fausses et blessantes, il préfère ne rien dire et se laisser faire. Tout comme les anges, il n’est pas du tout centré sur lui-même, mais uniquement sur les autres et sur Dieu.  Pour ceux et celles

J’espère de tout cœur que le chant de M. Richard Vidal soit connu de plus en plus, surtout en cette année qualifiée d’année Pier Giorgio Frassati. Comme il serait beau que ce chant soit chanté aux JMJ en Pologne l’été prochain, par les jeunes de langue française! Invoquons Pier Giorgio dès maintenant et régulièrement. Faisons-le connaître à tous, spécialement aux jeunes. Et qui sait, peut-être qu’ainsi, il sera canonisé en 2016, avant la clôture de l’année qui lui est dédiée. 

Ce Bienheureux est capable de toucher le coeur des personnes de tous âges. J'ai personnellement 64 ans. Richard et Annie ont tous deux quelques cheveux blancs. Tous les trois, nous avons été conquis par la personnalité, la fougue, la charité et l'originalité de ce futur saint. C'est signe que Pier Giorgio a été donné à la terre entière en ces temps de morosité mondiale. Puisse Pier Giorgio nous remettre sur le chemin de l'Espérance, de la Charité active et de la Foi secouée.

Voici un site internet québécois sur Pier Giorgio:   www.piergiorgio.ca 
  
(1) 

Dieu ma joie: Pier Giorgio Frassati, modèle pour la jeunesse

dieumajoie.blogspot.com/2015/07/pier-giorgio-frassati-modele-pour.html



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