vendredi 30 octobre 2015

Éric-Emmanuel Schmitt: sa rencontre avec Dieu

Éric-Emmanuel Schmitt: sa rencontre avec Dieu
 
La rencontre d’Emmanuel Schmitt avec Dieu avait été préparée, sans que l’écrivain ne le sache et ne s’en aperçoive. C’est très souvent le cas, lors d’une expérience de conversion. En lisant les premières pages de son dernier livre intitulé La nuit de feu, dès que je suis tombé sur les mots Tamanrasset et Touareg, j’ai immédiatement pensé à Charles de Foucauld; le Bienheureux Charles de Foucauld (voir: Dieu ma joie: La foi selon Charles de Foucauld). Dans la vidéo mise au bas du précédent blogue, EES (Éric-Emmanuel Schmitt) établit un lien très clair entre la prière de Charles de Foucauld et sa conversion au Dieu vivant. Charles de Foucauld est lui aussi un athée converti. Il est clair dans mon esprit, que le Bienheureux, du haut du ciel, a eu un rôle à jouer dans la conversion du célèbre écrivain belge (né en France). Post scriptum: 

La rencontre d’EES avec Dieu, a eu lieu en deux temps et, plus précisément en deux nuits. Sa nuit dans le Sahara, en 1989, et sa nuit quelques années plus tard, durant laquelle il a lu d’un trait les quatre Évangiles; ce qui l’a conduit à être chrétien. EES croit en l’Incarnation du Fils de Dieu ainsi qu’en la Résurrection de Jésus, les deux mystères chrétiens par excellence. J’ai pris connaissance pour la première fois de ces deux nuits, en lisant l’introduction de la pièce de théâtre d’EES, intitulée: Mes Évangiles (2004). Mes Évangiles est une réécriture adaptée au théâtre, du roman d’EES intitulé: L’Évangile selon Pilate.  

Voici un extrait du livre Mes Évangiles:

« À sept heures du soir, la nuit tomba, le vent se leva, le froid emplit l’espace et je me retrouvai seul, à plusieurs centaines de kilomètres du premier village, sans eau ni vivres, livré à l’angoisse, promis bientôt à la mort et aux vautours. Au lieu de sombrer dans la panique, je ressentis, en m’allongeant sous un ciel qui me tendait des étoiles grosses comme des pommes, le contraire de la peur: la confiance. Pendant cette nuit de feu, je vécus une expérience mystique, la rencontre avec un Dieu transcendant qui m’apaisait, qui m’enseignait, et qui me dotait d’une force telle que je ne pouvais en être moi-même l’origine. Au matin, comme une trace, en empreinte, déposée au plus intime de moi, se trouvait la foi. Cadeau. Grâce. Émerveillement. J’allais pouvoir mourir avec la foi, ou vivre avec la foi.

Je survécus… » (1)

Puisqu’il est question de mort dans ce texte, et que nous sommes à deux jours de la Toussaint, voici quelques réflexions d’EES sur la mort:

« Quand vous êtes-vous dit : « Je suis chrétien » ? 
Plusieurs années après, j’ai lu les quatre Évangiles en une nuit, et là, ça a été de nouveau une immense émotion : c’est-à-dire que cette mise en avant de l’amour, cette promotion de l’amour comme valeur principale m’a bouleversé, vraiment. À partir de là, je me suis mis à étudier le christianisme, vraiment à l’étudier, de manière érudite, y compris dans ses contradicteurs. Et au bout de plusieurs années, à la question : « Jésus est-il le Fils de Dieu ? » j’ai répondu « oui ». « Y a-t-il eu résurrection », j’ai répondu « oui ». Et je suis devenu chrétien.
On est dans le temps de la Toussaint et du jour de prière pour les défunts, quel rapport entretenez-vous avec la mort et avec les morts ? 
J’ai une grande confiance dans la mort autant que dans la vie. Je ne sais rien de la mort, mais je sens que c’est une bonne surprise. Je pense qu’avec le cadeau de la mort on a reçu le cadeau de la vie. La mort n’est surtout pas une punition. Après, cela relève vraiment de l’intime, cette confiance dans la mort. Il y a des choses que je n’ose pas raconter. Peut-être qu’un jour je le ferai. Mais pour moi, l’entrée dans la mort, c’est l’entrée dans quelque chose, ce n’est pas l’entrée dans le néant. J’en ai le pressentiment, et parfois le signe. Ayant perdu mon père il y a un peu plus d’un an, la communion et la prière pour les défunts sont quelque chose qui maintenant rentre dans ma vie. Mais je suis saisi de vertige quand j’y pense.
Quel est le saint ou la figure de foi que vous admirez ? 
Charles de Foucauld. « Ce chrétien converti qui ne veut convertir personne. » Cette figure est un flambeau dans ma vie.
Depuis la parution de L’Évangile selon Pilate en 2000, vous dites que vous avez reçu des lettres bouleversantes ?
J’ai reçu des témoignages merveilleux, d’abord d’athées qui m’ont dit : « Je suis troublé pour la première fois dans mon athéisme. » Et puis de gens qui me disaient : « La lecture de votre livre a été l’occasion d’un retour à la foi. » C’est le comble du bonheur ! Je me dis : je rends en partie ce que j’ai reçu. Pour un être spirituel comme moi, ça me bouleverse ! » (2)

Quand EES parle de ses deux nuits, il fait la distinction suivante: lors de la nuit passée dans le Sahara, il a reçu une RÉVÉLATION; la nuit, où il lut les Évangiles, l'a conduit à une CONVERSION. (3)
(1) Éric-Emmanuel Schmitt, Mes Évangiles, Albin Michel, 2004, pp. 8 et9.
(2) Éric-Emmanuel Schmitt « Irradié par la foi - L'1visiblewww2.l1visible.com/erischmitt-  
(3) « Cette nuit-là, dans le désert du Sahara, j'ai rencontré Dieu ...
fr.aleteia.org/.../comment-lathee-eric-emmanuel-schmitt-sest-converti-cet..

Post scriptum: Éric-Emmanuel Schmitt sera à Montréal dans quelques jours. J'irai le rencontrer dans une librairie et je le remercierai d'avoir témoigné aussi hardiment aux yeux et aux oreilles de notre monde moderne, du fait que " tout a un sens ", que " tout est justifié ". Pour comprendre cette dernière phrase, il faudrait lire les blogues que j'ai écrit sur EES. 

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