mercredi 23 juillet 2014

Émile Nelligan et le crucifix

Émile Nelligan et le crucifix
Émile Nelligan à 19 ans

Hier, je suis allé au Sanctuaire de la Réparation (qui est tout près de l’endroit où j’habite), pour recevoir le sacrement de la réconciliation de la part de mon confesseur qui appartient à l'Ordre des Capucins. En attendant que mon confesseur se pointe, j’ai pris au passage le dépliant biannuel du Sanctuaire, intitulé : La vie au Sanctuaire. Mes yeux se sont posés sur un poème écrit par un de nos poètes québécois les plus fameux : Émile Nelligan (1879-1941). Jamais je n’avais entendu parler de ce poème, intitulé : « La réponse du crucifix ».  Je remercie le Frère Jacques T. Bélanger, OFM Cap, de m’avoir fait connaître ce petit bijou. Pour quelqu’un qui allait demander pardon à Jésus pour ses fautes, il ne pouvait y avoir meilleure préparation.

La réponse du crucifix

En expirant sur l'arbre affreux du Golgotha,
De quel regret ton âme, ô Christ, fut-elle pleine ?
Etait-ce de laisser Marie et Madeleine
Et les autres, au roc où la Croix se planta ?

Quand le funèbre choeur sous Toi se lamenta,
Et que les clous crispaient tes mains ; quand, par la plaine,
Ton âme eut dispersé la fleur de son haleine,
Devançant ton essor vers le céleste Etat,

Quel fut ce grand soupir de tristesse infinie
Qui s'exhala de Toi lorsque, l'oeuvre finie,
Tu t'apprêtais enfin à regagner le But ?

Me dévoileras-tu cet intime mystère ?
- Ce fut de ne pouvoir, jeune homme, le fiel bu,
Serrer contre mon coeur mes bourreaux sur la Terre !

Émile Nelligan

Il est de ces occasions qu’on ne doit pas manquer. En voyageant un peu sur internet, pour trouver le poème dans son intégralité, je suis tombé sur l’entrevue ci-dessous que j’ai trouvée tellement touchante.

Entrevue avec Émile Nelligan - YouTube

www.youtube.com/watch?v=1Dt94CqFFAQ29 nov. 2010 - 13 min - Ajouté par Gilles-Claude Thériault
Émile Nelligan (1879-1941) : un génie précoce au destin troublant. ... Monument Émile Nelligan à ...

 Émile Nelligan vers 1920 

 

1 commentaire:

  1. Modestie d’un arbre
    ———-

    — Arbre, toi qui es fier et droit,
    Veux-tu devenir notre roi?
    — Je reconnais un seul monarque,
    C’est Notre Seigneur sur sa croix.

    RépondreSupprimer