jeudi 20 février 2014

Jésus et la Samaritaine

Jésus et la Samaritaine
   Jésus et la samaritaine       (  Jn 4, 5-42 )

« Comme il fallait qu’il passât par la Samarie, Jésus arriva dans une ville de Samarie, nommée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à Joseph, son fils. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, était assis au bord du puits. C’était environ la sixième heure. Une femme de Samarie vint puiser de l’eau. Jésus lui dit : “ Donne-moi à boire ”. Car ses disciples étaient allés à la ville pour acheter des vivres. La femme samaritaine lui dit : “ Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ? ” Les Juifs, en effet, n’ont pas de relations avec les Samaritains. Jésus lui répondit : “ Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire ! tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t’aurait donné de l’eau vive ”. “ Seigneur, lui dit la femme, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond ; d’où aurais-tu donc cette eau vive ? Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux ? ” Jésus lui répondit : “ Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle ”. La femme lui dit : “Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n’aie plus soif, et que je ne vienne plus puiser ici”. “ Va, lui dit Jésus, appelle ton mari, et viens ici ”. La femme répondit : “ Je n’ai point de mari”. Jésus lui dit : “Tu as eu raison de dire : Je n’ai point de mari. Car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari. En cela tu as dit vrai ”. “ Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne ; et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem ”. “ Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité ”. La femme lui dit : “ Je sais que le Messie doit venir (celui qu’on appelle Christ) ; quand il sera venu, il nous annoncera toutes choses ”. Jésus lui dit : “ Je le suis, moi qui te parle ”. Là-dessus arrivèrent ses disciples, qui furent étonnés de ce qu’il parlait avec une femme. Toutefois aucun ne dit : “ Que demandes-tu ? ” ou : “ De quoi parles-tu avec elle ? ” Alors la femme, ayant laissé sa cruche, s’en alla dans la ville, et dit aux gens : “ Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; ne serait-ce point le Christ ? » (Évangile selon Jean, chapitre 4, versets 4 à 29)

Cet épisode de la vie de Jésus, tel que raconté par l’évangéliste Jean, est un des plus beaux récits évangéliques. Il a été commenté de différentes façons. Dans le livre que lis présentement et dont j’ai fait allusion il y a de cela quelques jours, l’auteur fait un très beau commentaire de cette page d’évangile; un commentaire simple et profond. J’ai cru bon vous le partager:

« Donne-moi à boire », dit Jésus à la Samaritaine (Jn 4). Cette femme est comme morte socialement; tant sa réputation de femme légère est installée dans tous les esprits, c’est à l’heure la plus chaude du jour, pour n’y rencontrer personne, qu’elle vient au puits de Jacob pour y puiser de l’eau.

Jésus va braver plusieurs interdits : « Quand ses disciples arrivèrent, ils s’étonnèrent que Jésus parlât à une femme. » Qui plus est, elle fait partie du peuple samaritain considéré comme hérétique par les juifs – on ne parle pas à ces gens-là. Jésus, non seulement va la faire exister par la parole qu’il lui adresse en lui disant « Donne-moi à boire », mais surtout il lui dit avoir besoin d’elle  …

Maintes fois j’ai constaté que nous ressuscitons les gens quand nous leur disons avoir besoin d’eux : un vieillard qui se voit totalement inutile, un handicapé qui ressent douloureusement le poids qu’il représente …  Pour cette femme samaritaine, le chemin vers la vie commence pas là; le long dialogue avec Jésus la fera ensuite aller d’étape en étape, jusqu’à l’ultime : « La femme alors laissa là sa cruche, courut à la ville e parla aux gens … »  Elle n’a plus honte d’elle-même et du regard qu’on porte sur elle; Jésus lui a donné le droit d’exister et la confiance pour cela.

Dans ma vie personnelle, surtout dans les longues années de nuit, l’attente des gens à mon égard (J’ai besoin de toi), leurs regards positifs ou reconnaissants, leurs merci, m’ont souvent ramené à la vie alors que mon visage était sombre; à l’instar des disciples d’Emmaüs avant que Jésus ne les rejoigne. »

…  je comprenais que ces frères et sœurs en humanité avaient pour moi été médiateurs; à travers eux, je voulais le croire, le Christ était venu à moi. »  (Éric Venot-Eiffel, J’ai tant douté de toi, Paris, Médiaspaul, 2012, pp.102-103)


Dans son livre, l’abbé Venot-Eiffel présente Jésus comme « puissance de vie ». Partout où Jésus passe, il sème la vie, il fait naître ou croître la vie. Jésus a partie liée avec la vie. N’a-t-il pas dit : « Je suis venu pour que les gens aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10, 10) . Comme l’a si bien écrit un jour l’abbé Denis Veilleux : « Partout où Jésus passe, Il change quelque chose » (Denis Veilleux, Marie au soir du Jeudi-Saint. Si vous n'avez jamais entendu ce texte de l'abbé Veilleux, je vous encourage à cliquer sur le lien ci-dessous). 






  1. Marie au soir du Jeudi Saint - YouTube

    www.youtube.com/watch?v=XMs3MA-jtTA


    14 nov. 2012 - Ajouté par portafideitv
    Monologue illustrant l'état d'âme de Marie le soir du Jeudi saint. Production: l'Institut Apostolique ...



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