vendredi 8 novembre 2013

La fameuse " charte "

La  fameuse « charte »

Voici le mot que je viens d'écrire à mes paroissiens et qui paraîtra dans dix jours, dans le semainier paroissial.

Chers paroissiens,

Nous vivons des événements très importants dans notre société en ce moment et les prises de position du gouvernement actuel au Québec, menacent de façon drastique ce que l’Église catholique appelle « la liberté religieuse ». Il est de plus en plus clair que certains québécois se sentent menacés par la montée de l’islam. Il est aussi clair qu’une grande partie de la communauté musulmane au Québec, se sent menacée par le projet de loi qui fait les manchettes ces jours-ci. Mais je tiens à ce que mes paroissiens sachent que Guy Simard, omv, pasteur catholique ici à la Pointe-aux-Trembles, se sent aussi menacé par ce projet de loi. Je me sens menacé dans mes valeurs profondes, dans ce en quoi je crois de tout mon cœur : ma foi en Jésus Christ, Notre Seigneur.

Il y a de cela quelques semaines, j’ai parlé fortement contre la « Charte » durant mon homélie dominicale, à l’église Saint-Enfant-Jésus. Certaines personnes sont sorties durant mon homélie et certaines autres personnes (nombreuses, d’après ce que m’a fait savoir le bureau de notre députée et ministre Mme Nicole Léger) se sont plaintes de mes propos au bureau de circonscription de notre députée à l’assemblée nationale. Il y a de mes paroissiens qui, manifestement, croient que je ne dois pas parler de ces choses à l’église. Ils ont tout à fait le droit de penser cela. Mais je veux qu’ils sachent que j’ai parfaitement le droit de parler haut et fort contre la Charte. Je suis prêtre catholique et, en plus, curé de paroisse. J’ai la charge d’âmes et je me dois de transmettre à mes paroissiens la pensée de l’Église en particulier sur ce qu’Elle entend par la « liberté religieuse ». Un chrétien a tout à fait le droit de montrer en public de façon visible et évidente, sa foi religieuse. En faisant cela, il ne veut pas convertir les gens à sa cause, mais montrer que lui (ou elle) croit en Dieu et en tel Dieu. Cela est tout à fait normal et c’est loin d’être un crime. Vous me direz que personne ne juge que cela soit un crime. Mais un projet de loi aussi contraignant et oppressif que celui qui vient d’être déposé en chambre ces jours-ci, laisse presque sous-entendre qu’il s’agit d’un crime, que cela ne se fait pas en « société ». Vous avez peut-être remarqué le crucifix que je porte au cou de façon visible lors de mes jours de congé, pour montrer que je suis croyant. Je n’aurais pas le droit de porter un tel crucifix au travail, si je travaillais pour l’État. Le projet de loi va jusque là.

Nous sommes en droit de nous demander ce qu’il y a derrière cette volonté de légiférer de l’État. La majorité des intervenants dans le débat, ces jours-ci, disent clairement que jusqu’à maintenant, cela ne posait aucun problème que des employés de l’État affichent clairement leur croyance. Et c’est un fait. Si c’est un fait, il y a une raison pour laquelle certains membres du gouvernement tiennent tant à légiférer. Je soupçonne, pour ma part, que le gouvernement souhaite une société athée. Je pense personnellement, en me basant sur des déclarations entendues ici et là ces jours-ci par des personnalités très fortes au Québec, que c’est l’athéisme grandissant et militant (on peut militer de façon camouflée), qui pousse le gouvernement à légiférer en la matière. On veut lancer clairement le message suivant : toutes les religions sont une menace à la paix dans le monde et à la paix civile, car toutes les religions asservissent l’être humain, en particulier la femme. On veut une société sans Dieu et on légifère en ce sens. Plusieurs croiront que j’exagère. Mais c’est mon opinion; et comme curé de paroisse, je me dois de l’émettre. 

Guy Simard, omv, curé.
  


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