lundi 22 avril 2024

Julia Gagnon la douce courageuse

 Julia Gagnon la douce courageuse

Julia Gagnon

Oh que j'aime cette dame ! Elle a l'air si humble, si douce et si bonne. Je ne serais pas du tout étonné qu'elle soit chrétienne car elle semble posséder les deux vertus que Jésus notre divin Maître semble le plus priser : la douceur et l'humilité. La façon simple dont elle est habilllée témoigne au premier coup d'oeil du genre de femme qu'elle est. 

Mais l'humilité et la douceur n'ont rien à voir avec la faiblesse et le manque de courage. Julia est une femme qui, de toute évidence, est courageuse. Quand elle s'est présentée à l'émission American Idol et qu'elle a dit qu'elle allait interpréter la chanson Ain't No Way d'Aretha Franklin, les juges sont restés estomaqués. Voici ce qu'a dit Lionel Richie, un des trois juges, après la prestation de Julia : "Je suis en état de choc. J'ai grandi avec Aretha Franklin. Il y a certaines chansons qu'on ne fait tout simplement pas parce qu'il est impossible de toucher à l'original. Et non seulement vous en avez fait votre chanson, mais vous avez fait des choses qui sont au-delà ... C'était incroyable, absolument remarquable."
 
Julia est née au Guatemala et a été adoptée à l'âge de deux ans alors qu'elle était dans un orphelinat. Un couple du Maine a adoptée cette charmante petite fille. Sa petite enfance aux U.S.A a été merveilleuse mais quand elle a commencé à aller à l'école ce fut très différent. Elle a été souvent victime d'intimidation (bulllying). Elle dit : "Je pense que je n'ai jamais connu d'endroit où je me sentais à ma place (a place where I fit in) mais j'ai trouvé le support dont j'avais besoin dans la vie et c'est ma famille.  

Elle a désiré connaître ses vrais parents. Elle a rencontré son père et ça s'est bien passé. Quand on a réussi à trouver sa mère, celle-ci lui a écrit une lettre dans laquelle elle disait qu'elle était heureuse de savoir que mes parents m'avaient éduquée à sa place, mais elle m'a fait savoir qu'elle ne voulait pas me recevoir. Elle sait que je chante et elle est très fière de ma voix. Elle voudrait me voir faire quelque chose de grand. Je suis ici pour cela : pour faifre quelque chose de grand pour elle. 
Watch MORE American Idol HERE: @AmericanIdol Julia Gagnon sings Aretha Franklin's "Ain't No Way" for her birth mom and WOWS the Judges on ...
YouTube · Talent Replay · Il y a 2 semaines


Aretha Franklin appeared at Microsoft Theater, Los Angeles. August 2, 2015 This video has been posted for entertainment purposes, only.
YouTube · Tracy A. Willis · 5 août 2015

Carol King est une chanteuse du temps de ma jeunesse. Son album "Tapestry", paru en 1971, est un des meilleurs albums de tous les temps. Sur cet album, Carol King chante (You Make Me Feel Like) A Natural Woman dont la musique a été écrite par elle et les mots ont été composés pas son amoureux de l'époque: Gerry Goffin. 

Carole King - (You Make Me Feel Like A) Natural Woman (from Welcome To My Living Room) · Comments295.
YouTube · CaroleKingVEVO · 20 janv. 2017

Toutefois, la première personne qui a chanté cette chanson est Aretha Franklin, en 1967. En 2015, lors d'une cérémonie pour honorer Carole King, madame Aretha Franklin a chanté (You Make Me Feel Like) A Natural Woman dcvant celle qui a composé la musique de cette chanson ainsi que devant le président des États-Unis, son épouse et de nombreux invités. 

Pourquoi je raconte tout cela ? C'est pour montrer à quel point Aretha Franklin est un monstre sacré de la chanson aux Étatŝ-Unis. Si Carole King, qui est une vedette, est aussi impressionnée et émue, dans la vidéo ci-dessous, de voir apparaître sur scène Aretha Franklin qui est venue lui rendre hommage, c'est un signe très puissant de la notoriété de madame Franklin. Or Julia la douce courageuse, a osé interprété devant les juges une des chansons d'Aretha Franklin. Quelle audace et quel courage ! 

Le jour où Aretha Franklin a fait pleurer Barack Obama

La reine de la soul s'est éteinte , mais elle laisse derrière elle de grands moments de musique. En décembre 2015, sur la scène des Kennedy Center Honors, Aretha Franklin avait rendu hommage à Carole King, la co-auteure (avec Gerry Goffin) de la chanson «(You Make Me Feel Like) A Natural Woman», récompensée ce soir-là. Assise au piano, manteau de fourrure sur les épaules, elle avait livré une prestation époustouflante, face à laquelle Carole King n'avait contenu son enthousiasme. Mais elle n'était pas la seule à ne pas retenir ses émotions : le président américain Barack Obama avait essuyé une larme dès les premières paroles de ce titre, dont il a repris quelques couplets, comme son épouse Michelle Obama. (1) 

Aretha Franklin performed at the 2015 Kennedy Center Honors this year, paying tribute to Carole King, who helped co-write the song she ...

(1) https://www.parismatch.com/Actu/International/Le-jour-ou-Aretha-Franklin-a-fait-pleurer-Barack-Obama-1569050

dimanche 21 avril 2024

Pourquoi Jésus est-il le BON PASTEUR ?

 Pourquoi Jésus est-il le BON PASTEUR ?

Voici un extrait de l'évangile d'aujourd'hui : 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 10, 11 - 16)

"En ce temps-là, Jésus déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger,qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui :s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis,et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur."  

 – Acclamons la Parole de Dieu.

Nous sommes parvenus au quatrième dimanche de Pâques. Le quatrième dimanche de Pâques est toujours le dimanche du BON PASTEUR.

Les citadins du XXI ème siècle n’ont pour la plupart jamais vu de berger de leurs yeux. Nous savons ce qu’est un pasteur ou un berger grâce aux images que nous avons vues dans les livres ou dans des films. Nous sommes parfois tentés de penser que si Jésus vivait de nos jours, au lieu de prendre l’allégorie du Bon Pasteur pour décrire ce qu’il est, il aurait probablement choisi une allégorie que nous connaissons d’expérience. Par exemple, on pourrait penser que Jésus aurait pu dire en 2024 à ses auditeurs Montréalais : « Je suis le bon entraîneur de hockey », d’autant plus que les séries éliminatoires de la Coupe Stanley (le trophée décerné à chaque année à l’équipe championne de la Ligue Nationale de Hockey, la LNH) ont commencé hier. Car si Jésus a choisi l’allégorie du Bon Pasteur pour montrer ce qu’il est, c’est parce que le Bon Pasteur connaît très bien ses brebis, chacune de ses brebis. Il connaît chacune par son nom et il les connaît à fond. Il connaît les forces et les faiblesses de chacune de ses brebis. De même en est-il du bon entraîneur de hockey: il connaît très bien ses joueurs; il connaît les forces et les faiblesses de chacun d'eux.

Mais de fait l’allégorie du bon entraîneur de hockey ne peut pas rendre justice à la personnalité de Jésus et nous dire qui est Jésus aussi bien que peut le faire l’allégorie du Bon Pasteur. L’allégorie du Bon Pasteur est en quelque sorte inégalable. Pourquoi? Parce que la qualité principale d'un bon pasteur est sa capacité de mener tout son troupeau vers de verts pâturages. C'est le cas de Jésus le Bon Pasteur; il essaie de mener le plus grand nombre possible de gens à leur destination finale: LE CIEL. La qualité principale de Jésus le Bon Pasteur, c’est qu’il veut et peut conduire jusque dans la VIE ÉTERNELLE un très grand nombre de personnes. Le bon entraîneur de hockey ne peut conduire que quelques personnes à la destination finale : la Coupe Stanley. Depuis que le sport du hockey existe, ce n’est qu’une quantité infime de joueurs qui ont un jour gagné la coupe Stanley.   

Par sa mort et sa résurrection, Jésus a ouvert le ciel à tous ceux qui voudront bien le suivre. Voici ce que disait la prière d’ouverture de la messe d'aujourd'hui : « Dieu éternel et tout-puissant, guide-nous jusqu’au bonheur du ciel; que le troupeau parvienne, malgré sa faiblesse, là où son Pasteur est entré victorieux. » Voilà très bien exprimée la plus importante qualité du Bon Pasteur : son aptitude et sa capacité à mener le troupeau jusqu’au ciel. Et la prière finale de la messe reprenait la même idée :  

"Seigneur, Pasteur plein de bonté, regarde avec bienveillance ton troupeau ; tu l'as racheté par le sang précieux de ton fils : ouvre-lui les pâturages de la vie éternelle. Par le Christ, notre Seigneur.  Amen."

La phrase de l'évangile d'aujourd'hui qui devrait le plus, selon moi, nous interpeller en ces temps difficiles que nous vivons et nous forcer à la réflexion et à l'agir, est celle-ci :  

"J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur."  

Dans le blogue précédent, je vous partageais mes impressions suite à la merveilleuse journée organisée par le "RÉSEAU PAROISSES EN MISSION" (1). Les personnes qui cherchent à mettre en oeuvre ce qu'on appelle "la nouvelle évangélisation", ont toutes en commun le souci des personnes qui ont pris leur distance face à la religion et en particulier face au catholicisme. Ce sont les "distants" (agnostiques, athées ou indifférents), que la nouvelle évangélisation désire le plus cibler et amener au Christ. Puisque c'est un des désirs les plus chers à Jésus le BON PASTEUR, ce doit donc être aussi un des désirs les plus chers à ses disciples.   

 

(1) RÉSEAU PAROISSES EN MISSION 20 AVRIL 2024

 

samedi 20 avril 2024

RÉSEAU PAROISSES EN MISSION 20 AVRIL 2024


RÉSEAU PAROISSES EN MISSION 
20 AVRIL 2024
L'Église catholique est vivante au Québec. Nous venons de vivre un très beau moment ecclésial et de communion au Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap. Environ 500 personnes impliquées ou intéressées par les nouvelles formes d'évangélisation se sont réunies pour partager leur foi, leur espérance, leurs intuitions et leurs engagements. 

MERCI ESPRIT SAINT DE CONTINUER À ENFLAMMER TON ÉGLISE !








vendredi 19 avril 2024

Ah le merle d'Amérique !

 Ah le merle d'Amérique !

Le merle d'Amérique, faussement appelé chez nous "rougegorge" (1), est un des oiseaux que l'on voit le plus sur le territoire de notre paroisse. Il est aussi un des deux oiseaux que l'on entend le plus. C'est d'ailleurs lui qui clôt la journée par son chant. Il est le seul, semble-t-il, qui aime chanter avant d'aller se coucher. 

La vidéo ci-dessous a été filmée ce soir à 18h50 devant la résidence Le Notre-Dame où je sui allé célébrer la messe à 19h. Je n'ai pas pu m'empêcher de sortir mon téléphone de mon sac-à-dos pour enregistrer le magnifique chant de cet oiseau, même si l'heure de la messe approchait à grands pas. 



(1)https://passionoiseaux.com/merle-ou-rougegorge-nomenclature-des-oiseaux-du-quebec/


Prière pour la paroisse

                       Prière pour la paroisse

 

Une dame vient tout juste de me demander la prière que j'ai composée en 2014 pour la paroisse où j'oeuvrais. Cela m'a permis de retrouver cette prière et de la mettre à nouveau sur mon blogue. Qui sait, peut-être que d'autres personnes aimeront la prier ?
  
Prière pour la paroisse:
                   
Dieu notre Père, donne-nous la passion du Royaume des cieux. Enflamme-nous d’amour pour Toi et pour ton Règne.

Jésus, notre Sauveur et ami, fais de nous des disciples convaincus et convaincants, qui t’aiment et te servent sans réserve, très désireux de te faire connaître aux autres.

Esprit Saint, notre Défenseur et Consolateur, fais vivre à notre paroisse une nouvelle Pentecôte. Remplis-nous de tes dons et de tes fruits et envoie-nous porter la Bonne Nouvelle à toutes les personnes que nous rencontrons, sans gêne et sans peur.

Marie, notre Mère et amie, Étoile de la nouvelle évangélisation, sois notre protectrice contre les assauts du Mauvais. Rends-nous sensibles à la présence de Jésus en nous, et aide-nous à le porter aux autres. Prie pour nous, afin  que Jésus transforme l’eau de nos vies en vin du Royaume, c’est-à-dire en son précieux Sang.    Amen.

(Prière composée par le Père Guy Simard, omv, en la paroisse Saint-Enfant-Jésus de la Pointe-aux-Trembles, le 5 décembre 2014)

  

Un mot dans cette prière nécessite, selon moi, une courte explication. Il s'agit du mot « Mauvais ». Dans la prière initiale, j’avais écrit : « Délivre-nous du malin ». Je préfère maintenant employer le mot « Mauvais », car c’est le mot qu’emploie la Bible de Jérusalem, pour expliciter la pensée de Jésus, le soir de la dernière Cène, quand Il demanda à son Père, de nous garder du Mauvais (Jn 17, 15). Le « Mauvais » ici, est le démon, l’adversaire numéro un de l’humanité. À la toute fin du Catéchisme de l’Église Catholique, aux numéros 2850 et suivants, alors que les auteurs du catéchisme commentent la dernière demande du Notre Père, ils insistent sur le fait que le mal dont on demande d’être délivrés, c’est le Mauvais, le diable. Quand on lit ces numéros du catéchisme, on se demande pourquoi l’Église n’a pas retenu cette traduction dans la formulation courante du Notre Père. Voici quelques extraits du Catéchisme de l’Église Catholique:  

VII. Mais délivre-nous du Mal

2850 La dernière demande à notre Père est aussi portée dans la prière de Jésus : " Je ne te prie pas de les retirer du monde mais de les garder du Mauvais " (Jn 17, 15).  

2851 Dans cette demande, le Mal n’est pas une abstraction, mais il désigne une personne, Satan, le Mauvais, l’ange qui s’oppose à Dieu. Le " diable " (dia-bolos) est celui qui " se jette en travers " du Dessein de Dieu et de son " œuvre de salut " accomplie dans le Christ.

La Vierge Marie joue un rôle capital dans notre lutte contre le Mauvais. Marie, la femme forte de l’Évangile, l’Immaculée Mère de Dieu, est souvent représentée en train d’écraser le serpent, c'est-à-dire le diable (le mot diable vient du mot grec "diabolos", qui signifie "celui qui divise, qui désunit "). Cette façon de représenter la Vierge Marie repose toutefois sur une traduction ou une interprétation erronée du "Protévangile". Le mot "protévangile" signifie l'évangile annoncé à l'avance. C'est le nom que l'on donne parfois au verset du livre de la Genèse que voici: "Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance: celle-ci te meurtrira la tête et toi, tu lui meurtriras le talon." (Gn 3, 15) Ce verset dit que la descendance de la femme, c'est-à-dire Jésus, écrasera (ou "meurtrira") la tête du serpent. Le féminin qui est employé semble avoir fait penser aux générations antérieures, que c'était la femme elle-même, c'est-à-dire la Vierge Marie, qui écraserait la tête du serpent; mais le verset biblique annonce plutôt que c'est son fils qui fera cela. 

Voici maintenant quelques autres explications sur le dernier paragraphe de la prière, le paragraphe dédié à la Vierge Marie. Ce paragraphe fait allusion à deux mystères du Rosaire: le deuxième mystère joyeux et le deuxième mystère lumineux. Le deuxième mystère joyeux nous invite à contempler Marie qui porte Jésus en son sein et qui le porte aux autres: à sa cousine Élisabeth et à son mari Zacharie. Le deuxième mystère lumineux, nous invite à contempler l’intercession de la Vierge Marie à Cana, en Galilée. C’est à la prière et à la supplication de Marie, que Jésus a accompli son premier miracle: invité à des noces, Jésus a changé l’eau en vin. La dernière phrase de la prière que j’ai composée, fait référence au plus grand de tous les miracles et au plus grand de tous les sacrements: l’Eucharistie. À la messe, au moment de l’offertoire, nous sommes tous invités à offrir à Dieu notre vie, avec ses joies et ses peines, pour la salut du monde. À ce moment précis de la messe, le prêtre pose alors un geste symbolique. Il verse une goutte d’eau dans le calice contenant du vin. On voit alors la goutte d’eau qui s’incorpore au vin et devient en quelques secondes, une seule réalité: du vin. L’eau disparaît, en quelque sorte. Après ce geste, il n’y a plus d’eau dans le calice, il n’y a que du vin. Et ce vin deviendra le sang du Christ. Toute notre vie doit se perdre en quelque sorte dans la divinité de Jésus. C’est un peu ce que veut signifier le prêtre, lorsqu’il dit en versant l’eau dans le vin: « Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de celui qui a pris notre humanité ».  Dans la prière que j’ai composée, nous demandons à la Vierge Marie d’obtenir un miracle encore plus grand que celui qui eut lieu à Cana en Galilée: que Jésus transforme notre vie, symbolisée par l’eau, en son précieux Sang; que notre humanité se perde en quelque sorte, dans sa divinité. " Dieu s'est fait homme, pour que l'homme devienne Dieu ", nous disent les Pères de l'Église

J'aime cette prière parce que nous nous adressons au quatre personnes les plus préoccupées de notre salut et qui peuvent nous obtenir le salut. Ces quatre personnes sont : Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu l'Esprit Saint et la Vierge Marie, la Sainte Mère de Dieu. Les trois Personnes Divines nous obtiennent et nous donnent le salut grâce à leur nature divine. La Vierge Marie nous obtient le salut grâce à son incomparable intercession. 


jeudi 18 avril 2024

Bienheureuse Marie-Anne Blondin

             Bienheureuse Marie-Anne Blondin

Bienheureuse Marie-Anne Blondin 18 avril 1809 - 2 janvier 1890 

Aujourd’hui, en ce 18 avril 2024, nous célébrons au Canada la mémoire de la Bienheureuse Marie-Anne Blondin. Durant le Temps de Pâques, nous célébrons sept de nos saints (ou saintes) et Bienheureux (ou Bienheureuses) du Canada. 

"Esther Blondin, en religion « Soeur Marie-Anne », naît à Terrebonne (Québec, Canada), le 18 avril 1809, dans une famille d'agriculteurs profondément chrétiens. Elle hérite de sa mère une piété centrée sur la Providence et l'Eucharistie et, de son père, une foi solide et une grande patience dans la souffrance. Esther et sa famille sont victimes de l'analphabétisme qui règne dans les milieux canadiens-français du XIXe siècle. À 22 ans, elle s'engage comme domestique au couvent des Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame, nouvellement arrivées dans son village. Un an plus tard, elle s'y inscrit comme pensionnaire pour apprendre à lire et à écrire. On la retrouve ensuite au noviciat de cette même Congrégation qu'elle doit cependant quitter, à cause d'une santé trop fragile. 

En 1833, Esther devient institutrice à l'école du village de Vaudreuil. C'est là qu'elle découvre une des causes de l'analphabétisme ambiant: un règlement d'Église, qui interdit aux femmes d'enseigner aux garçons, et aux hommes d'enseigner aux filles. Ne pouvant financer deux écoles paroissiales, les curés choisissent souvent de n'en tenir aucune. Et les jeunes croupissent dans l'ignorance, incapables de suivre le catéchisme pour faire leur première communion. En 1848, avec l'audace du prophète que meut un appel irrésistible de l'Esprit, Esther soumet à son évêque, Monseigneur Ignace Bourget, le projet qu'elle nourrit depuis longtemps: celui de fonder une Congrégation religieuse «pour l'éducation des enfants pauvres des campagnes dans des écoles mixtes». Le projet est novateur pour l'époque! Il paraît même «téméraire et subversif de l'ordre établi». Mais, puisque l'État favorise ce genre d'écoles, l'évêque autorise un modeste essai pour éviter un plus grand mal. 

La Congrégation des Soeurs de Sainte-Anne est fondée à Vaudreuil, le 8 septembre 1850 et Esther - désormais appelée «Mère Marie-Anne» - en devient la première supérieure. Le recrutement rapide de la jeune Congrégation requiert très tôt un déménagement. À l'été de 1853, l'évêque Bourget transfère la Maison mère à Saint-Jacques-de-l'Achigan. Le nouvel aumônier, l'abbé Louis-Adolphe Maréchal, s'ingère de façon abusive dans la vie interne de la communauté. En l'absence de la Fondatrice, il change le prix de la pension des élèves. Et, quand il doit lui même s'absenter, il demande aux soeurs d'attendre son retour pour se confesser. Après une année de conflit entre l'aumônier et la supérieure, soucieuse de protéger les droits de ses soeurs, l'évêque Bourget croit trouver une solution: le 18 août 1854, il demande à Mère Marie-Anne de «se déposer».  Il convoque des élections et exige de Mère Marie-Anne de «ne plus accepter le mandat de supérieure, si ses soeurs veulent la réélire».  Privée du droit que lui donne la Règle de la Communauté d'être réélue, Mère Marie-Anne obéit à son évêque qu'elle considère comme l'instrument de la Volonté de Dieu sur elle. Et elle «bénit mille fois la divine Providence de la conduite toute maternelle qu'elle tient à son égard, en la faisant passer  par la voie des tribulations et des croix». 

Nommée alors directrice au Couvent de Sainte-Geneviève, Mère Marie-Anne devient une cible de harcèlement de la part des nouvelles autorités de la Maison Mère, subjuguées par le despotisme de l'aumônier Maréchal. Sous prétexte de mauvaise administration, on la ramène à la Maison mère en 1858, avec la consigne épiscopale de «prendre les moyens pour qu'elle ne nuise à personne». Depuis cette nouvelle destitution et jusqu'à sa mort, elle est tenue à l'écart de toute responsabilité administrative. On l'écarte même des délibérations du conseil général où les élections de 1872 et de 1878 l'ont réélue. Affectée aux plus obscurs travaux de la buanderie et de la repasserie, elle mène une vie de renoncement total, qui assure la croissance de sa Congrégation. C'est là le paradoxe d'une influence qu'on a voulu neutraliser: dans les caves obscures de la repasserie de la Maison mère, de nombreuses générations de novices recevront de la Fondatrice l'exemple d'une vie d'obéissance, d'humilité et de charité héroïques. À une novice qui lui demandait un jour pourquoi elle, la Fondatrice, était maintenue dans de si modestes emplois, elle s'est contentée de répondre avec douceur: «Plus un arbre enfonce ses racines profondément dans le sol, plus il a de chances de grandir et de porter du fruit». 

L'attitude de Mère Marie-Anne, face aux situations d'injustice dont elle fut victime, nous permet de découvrir le sens évangélique qu'elle a toujours donné aux événements de sa vie. Comme le Christ passionné pour la Gloire de son Père, elle n'a cherché en tout que «la Gloire de Dieu» qu'elle a donnée pour fin à sa communauté. «Faire connaître le bon Dieu aux jeunes qui n'avaient pas le bonheur de le connaître», c'était pour elle un moyen privilégié de travailler à la Gloire de Dieu. Dépouillée de ses droits les plus légitimes, spoliée de sa correspondance personnelle avec son évêque, elle cède tout, sans résistance, attendant de Dieu le dénouement de tout, sachant que «dans sa Sagesse, il saura discerner le vrai du faux et récompenser chacun selon ses oeuvres». 

Empêchée de se laisser appeler «mère» par les autorités qui lui ont succédé, Mère Marie-Anne ne s'attache pas jalousement à son titre de Fondatrice; elle accepte plutôt l'anéantissement, comme Jésus, «son Amour crucifié», pour que vive sa communauté. Elle ne renonce pas pour autant à sa mission de mère spirituelle  de sa Congrégation; elle s'offre à Dieu «pour expier tout le mal qui s'est commis dans la communauté»; et elle demande tous les jours à sainte Anne, «pour ses filles spirituelles, les vertus nécessaires aux éducatrices chrétiennes». 

Comme tout prophète investi d'une mission de salut pour les siens, Mère Marie-Anne a vécu la persécution, en pardonnant sans restriction; car elle était convaincue qu'il y a «plus de bonheur à pardonner qu'à se venger». Ce pardon évangélique était pour elle le garant de «la paix de l'âme qu'elle tenait pour le bien le plus précieux»; et elle en donna un ultime témoignage sur son lit d'agonie, en demandant à sa supérieure de faire venir l'abbé Maréchal «pour l'édification des soeurs». 

Sentant venir sa fin, Mère Marie-Anne lègue à ses filles, en guise de testament spirituel, ces quelques mots qui résument bien toute sa vie: «Que l'Eucharistie et l'abandon à la Volonté de Dieu soient votre ciel sur la terre». Puis elle s'éteint paisiblement à la Maison mère de Lachine, le 2 janvier 1890, «heureuse de s'en aller chez le bon Dieu» qu'elle avait servi toute sa vie." (1)

J’aime beaucoup la première lecture qui a été choisie pour la messe en l’honneur de Mère Marie-Anne. Comme c’est souvent le cas pour les messes en l’honneur de nos saints et Bienheureux, nous avons le choix entre deux textes bibliques pour ce qui est de la première lecture. Mon choix va à la lecture du texte de l’Ancien Testament, tiré du livre de Ben Sirac le Sage: 2, 1-8. 17-18:

« Mon fils, si tu viens te mettre au service du Seigneur, prépare-toi à subir l’épreuve ; fais-toi un cœur droit, et tiens bon ; ne t’agite pas à l’heure de l’adversité. Attache-toi au Seigneur, ne l’abandonne pas, afin d’être comblé dans tes derniers jours. Toutes les adversités, accepte-les ; dans les revers de ta pauvre vie, sois patient ; car l’or est vérifié par le feu, et les hommes agréables à Dieu, par le creuset de l’humiliation. Dans    les maladies comme dans le dénuement, aie foi en lui. Mets ta confiance en lui, et il te viendra en aide ; rends tes chemins droits, et mets en lui ton espérance. Vous qui craignez le Seigneur, comptez sur sa miséricorde, ne vous écartez pas du chemin, de peur de tomber. Vous qui craignez le Seigneur, ayez confiance en lui, et votre récompense ne saurait vous échapper. Ceux qui craignent le Seigneur prépareront leur cœur et s’humilieront devant lui, disant : « Nous voulons tomber dans les mains du Seigneur, et non dans celles des hommes. Car telle est sa grandeur, telle est aussi sa miséricorde. » 

J’aime aussi la prière d’ouverture de la messe: 


Seigneur, 
la bienheureuse Marie-Anne Blondin a trouvé dans la contemplation du mystère de la Croix, la force de te suivre sur le chemin des tribulations et d'accomplir mystérieusement la mission d'éducation que tu lui avais confiée. 

Accorde-nous, par son intercession, la grâce de trouver, dans ton mystère pascal, le véritable sens de notre existence, et la grâce de te faire connaître aux personnes vers qui tu nous envoies. 

Toi qui règnes avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.   Amen. 


(1) 
Marie-Anne Blondin (1809-1890)

www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_20010429_blondin_fr.html